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Histoire du patrimoine

Un peu d’histoire

Le nom Bettancourt vient probablement du mot : CURTIS qui désignait un domaine d’un propriétaire de nom germanique, associé à BETTO, nom de personne attesté. On peut supposer également que BETTANCOURT remonte à une composante avec le mot BERT, comme BERTINUS, nom également attesté .Dans les écrits anciens nous trouvons :

BERTUNNI CURIA – 1126; BETUNCURT – 1170; BETONCOURT – 1218; BETTANCURIA – 1228; BETONCORT – 1279; BETANCOUR – 1759

Puis apparaît le mot : LA FERRE

BETTENCOURT LA FERREE – 1325; BETHENCOURT LA FERREE – 1484; BETTANCOURT LA FERREE – 1525; BETANCOURT LA FERREE – 1617

Le nom de BETANCOURT LA FERREE se retrouve ensuite constamment dans les registres paroissiaux. Ce n’est que dans une lettre du 22 mai 1961, que la sous préfecture de SAINT-DIZIER informe le maire qu’une commission propose de rendre officielle la dénomination de BETTANCOURT LA FERREE . Une lettre du 18 janvier 1962 de la préfecture de la HAUTE MARNE informe que le décret ministériel signé du 21 décembre entérine ce changement.La population qui n’avait jusqu’en 1850 pas augmenté de 80 à 100 âmes passe à plus de 450 habitants, avec le développement de l’industrie de la chaînerie, et jusqu’en 1890 de l’industrie minière. Les sites métallurgiques se situent aux lieux dits : Les Minières, Les Orgères, Les Pierrottes, Les Champs-  aux-Forges et La Ferme Fenot.

historique

Bettancourt (Bettancuria) appartenait à l’origine aux seigneurs de Saint-Dizier qui donnèrent le tiers des droits seigneuriaux, dans les dernières années du XIIIème siècle, à un seigneur de Chiverny avec la totalité de ceux de Chancenay.

Ce petit domaine échu à Amé de Choiseul, par suite de son mariage avec Claude de Chiverny ; mais ce seigneur étant mort sans enfants en 1460, ses héritiers vendirent à Guillaume de Corguilleray, préfet des maréchaux de France qui, en 1500 céda ses droits à René II Duc de Lorraine et de Bar.

Le reste de la seigneurie de Bettancourt avait été léguée par le testament d’Edouard de Dampière aux religieux d’Epineuseval qui vendirent leurs droits au roi après la mort du comte. René en obtint encore la Cession, et en 1501 il donna Bettancourt aux chanoines de la collégiale de Joinville pour l’acquit des fondations faites par Ferri II et Yolande d’Anjou, ses père et mère, et par Henri de Lorraine, évêque de Metz, son oncle. La justice avait toujours été réservée au domaine de Saint-Dizier.

La charte d’affranchissement de SAINT- DIZIER, de l’an 1228 , laisse supposer qu’il se trouve à cette époque un monastère (ou prieuré) à BETTANCOURT si l’on se réfère aux expressions indiquées dan cette charte : « depuis la croix, jusqu’au monastère de BETTANCOURT ». L’abbé Charles François ROUSSEL, dans le tome 2 de ses ouvrages d’histoire sur le diocèse de LANGRES (1875) écrit ceci au sujet de ce monastère : « Nous croyons que ce  monastère, dont l’histoire ne fait aucune mention, était un prieuré dépendant de l’abbaye de SAINT URBAIN, à laquelle appartenait le patronage des églises de CHANCENAY et BETTANCOURT ; La création d’un prieuré à BETTANCOURT pour la desserte de l’église par les moines, serait une preuve qu’en effet BETTANCOURT a été dans le principe, le chef lieu de la paroisse, ayant CHANCENAY pour succursale… »

Rien n’est moins sûr. Il s’agit d’une hypothèse et non d’une affirmation étayée par un document BETTANCOURT (Bettancuria) appartient à l’origine, selon Emile JOLIBOIS dans

«  La Haute Marne ancienne et moderne (1858), aux seigneurs de SAINT DIZIER qui dans les dernières années du 13° siècle, aliènent une partie de leurs droits seigneuriaux

(un tiers environ) à la famille CHIVERNY, avec la totalité de ceux de CHANCENAY. Ce petit domaine échoit à Amé de CHOISEUL ( connétable et chambellan du duc de BOURGOGNE ) à la suite de son mariage avec Claude de CHEVERNY

Ce seigneur décède en 1460 sans laisser de descendance. Ses héritiers vendent le domaine à Guillaume de CORQUILLEROY, prévôt des maréchaux de France . En 1500, G de CORQUILLEROY cède ses droits sur le domaine à René  2 , duc de LORRAINE et de  BAR . Ce dernier le négocie à son tour en 1512 au chapitre de JOINVILLE pour acquit de certaines fondations faites par FERRI 2 et Yolande d’ ANJOU, ses père et mère, et par Henry de  LORRAINE, évêque de METZ, son oncle.

Ainsi les chanoines de la collégiale de JOINVILLE restent seigneurs de BETTANCOURT jusqu’à la Révolution de 1789 . La justice, cependant, est du ressort des seigneurs de SAINT- DIZIER . En ce qui concerne les deux autres tiers du territoire de BETTANCOURT, ils sont légués par testament d’Edouard de DAMPIERRE aux religieux d’EPINEUSEVAL. ( E. de DAMPIERRE, fils de Jean 4 et de Marie de BAR, est l’époux de Jeanne de VIENNE et l’héritier de SAINT- DIZIER et VIGNORY . En 1381, il sert le roi de FLANDRES et, en 1390 il est bailli de CHAUMONT ; Il décède en 1404. Avec son épouse, ils sont inhumés à EPINEUSEVAL , près de leurs ancêtres. La branche champenoise des DAMPIERRE s’éteint avec eux .)

L’affaire dieudonne

En 1790, BETTANCOURT est incorporé administrativement au canton de PERTHES . Le 21 septembre 1792, les électeurs de BETTANCOURT ( hommes âgés de 25 ans et plus) participent à PERTHES à l’élection de l’assemblée primaire du canton prescrite par la Constitution de 1789 . Le comité de surveillance de BETTANCOURT se réunit au domicile du citoyen Claude LAROCHE, notamment le 21 décembre 1793. Ce comité est suspecté de froideur républicaine dans l’affaire de l’abbé Nicolas DIEUDONNE, par le comité de Gigny. Deux fils du maire Jean François ROYER , Léon et Etienne Memmie ROYER sont membres de ce comité.

Les dénonciateurs de l’abbé DIEUDONNE sont : Les deux précités et trois manouvriers :Claude PREVOST , Nicolas COMBLE , et Nicolas HUSSON , tous de BETTANCOURT .

La délation étant érigée en devoir civique, les propos tenus par l’abbé devant l’église de BETTANCOURT ( et déformés par les délateurs, à savoir l’arrachement de l’arbre de la Liberté ) sont rapportés au comité de surveillance de la section de la Montagne de SAINT DIZIER (section de Gigny ) en novembre et décembre 1793. L’arrestation de l’abbé, puis son transfert en prison de CHAUMONT à PARIS , son procès devant le tribunal révolutionnaire de PARIS aboutissent à sa mort sous la guillotine (place de la Concorde ) le 18 mars 1794.

L’abbé Nicolas Dieudonne

En 1772, l’abbé âgé de 30 ans est professeur de latin au collège de SAINT DIZIER . puis curé de VOUILLERS et ensuite de SAPIGNICOURT .

A partir de 1781 et jusqu’au début de la révolution, il est précepteur chez monsieur Jacques GILLET, lieutenant général du bailliage de SAINT DIZIER , alors que son frère est directeur du collège de SAINT DIZIER .

GILLET possède alors une maison de campagne à BETTANCOURT et l’abbé s’y rend fréquemment et prête à différentes reprises, ses services au curé de CHANCENAY desservant de BETTANCOURT , l’abbé Jean Baptiste RAULOT . Ce dernier prête serment à la Constitution civile du clergé puis se rétracte . Ce qui lui faut d’être emprisonné plusieurs mois à CHAUMONT.Après le Concordat réclamé par ses paroissiens il revient à CHANCENAY BETTANCOURT .